Mama Beluga

EN: Charlie and Léon, the two young crew members of the sailing boat Mama Beluga, play with plastic toys on board during their Pacific Ocean crossing. FR : Charlie et Léon, les deux jeunes matelots du voilier Mama Beluga jouent à des jeux en plastique à bord du bateau pendant leur traversée de l'océan Pacifique

Traversée du Pacifique en famille et en voilier

Traverser l’océan Pacifique avec deux jeunes enfants, ça peut sembler un peu fou — et, bon, ça l’est un peu — mais finalement, c’était bien plus amusant (et étonnamment gérable) que ce que les gens imaginent.

On a passé presque 20 jours en mer à bord de Mama Beluga, notre voilier de 14 mètres, avec Charlie (3 ans) et Léon (2 ans) pour traverser le Pacifique depuis les Galapagos jusqu’aux Marquises.

L’espace est réduit — comme une tiny house flottante — et quand la houle monte, marcher devient une sorte de danse déséquilibrée. Les garçons ont vite appris à se déplacer accroupis, accrochés aux mains courantes, comme des petites créatures marines. Bon, les chutes et les genoux éraflés faisaient un peu partie du package.

Occuper des tout-petits en mer

Le cockpit était leur quartier général : ombragé, sécurisé, et surtout, l’endroit où on pouvait toujours garder un œil sur eux. On avait littéralement un œil sur l’horizon, et l’autre sur celui qui essayait de « réparer » un winch avec une cuillère.

Notre règle d’or à bord : on sait toujours où sont les enfants.

On n’utilise pas d’écrans à bord, alors il a fallu faire preuve d’un peu de créativité — et finalement, c’était plutôt sympa ! Voilà ce qui a bien marché :

  • Les livres. Des tonnes de livres. Les favoris ont été lus douze fois (par jour), mais ça ne les dérange pas.
  • Les sessions pâte à modeler sur la table du cockpit — mention spéciale pour Seb et ses crocodiles ultra réalistes.
  • Les legos et les playmobils, un grand classique.
  • Les coloriages et les cahiers d’autocollants, toujours un succès.
  • Les cannes à pêche DIY, faites avec de la ficelle et des bâtons — on a pêché des chaussettes, des peluches et des poissons en papier.
  • Les mini boums musicales sur nos chansons préférées — parfaites pendant les accalmies.

Quand la mer devenait plus agitée, les activités se simplifiaient — et pas seulement pour des raisons d’équilibre. Le principal objectif, c’était d’éviter que les garçons aient le mal de mer. Ça voulait dire : rester dehors, prendre l’air, et fixer l’horizon.

Parfois on chantait doucement ou on inventait des histoires de mer farfelues, mais honnêtement, juste être dehors à regarder au loin, ça fait des miracles — pour tout le monde.

Alors, c’est comment vraiment ?

Est-ce que c’était calme 100 % du temps ? Bien sûr que non.
Mais ce n’était pas non plus aussi compliqué qu’on aurait pu le croire. Les garçons se sont vite adaptés à la vie en mer, et nous, on a progressé chaque jour pour mieux gérer la sécurité, la surveillance et les jeux.

Évidemment, on avait nos petites angoisses — être si loin de toute aide, ça pousse à être très prudents. Mais on a aussi eu beaucoup de moments de qualité tous ensemble. Pas de courses, pas de trajets, pas de distractions — juste nous, l’océan, parfois un poisson, et une belle dose d’énergie version tout-petit.

En résumé

Si tu te dis : « Wow, ça a l’air sportif » — eh bien, parfois, oui.
Mais c’était aussi plein de ces petits moments simples et joyeux qui rendent la grande aventure vraiment spéciale. On se souviendra toujours des petits fous rires dans le cockpit, de l’excitation quand on apercevait un dauphin ou une baleine, des histoires de pêche que Charlie nous fait répéter tous les jours, et du sourire de Léon quand un fou de Bassan atterri sur le balcon avant.

Est-ce qu’on le referait ? Franchement, oui.

Même si pour la prochaine traversée du Pacifique en famille en voilier, on mangera une pizza maison au levain devant un petit dessin animé… et on fera comme si de rien n’était.